Chasser les ombres | Lamia Berrada-Berca

LAMIA BERRADA-BERCA
Chasser les ombres
168 pages / 17 € / Format : 13 x 20 cm / ISBN 979-10-95434-29-0
Paru le 21 janvier 2021
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< Le livre >
Parvenu au crépuscule de sa vie, Louis se prépare à mourir, seul, à Paris. Au même moment, à Tokyo, son petit-fils Akito décide sans raisons apparentes de se cloîtrer dans sa chambre. Ce séisme intime amène ses proches à se confronter à leur propre histoire : liens rompus, secrets enfouis, aspirations profondes, blessures refoulées… Face au caractère irrationnel de la situation, enfermés à leur tour dans l’incompréhension et la culpabilité, tous prennent conscience des liens ténus reliant l’existence à l’invisible.
Fable à la tonalité impressionniste à la fois profonde et légère, Chasser les ombres raconte, à travers le phénomène très particulier de ces reclus volontaires, les hikikomoris, une histoire universelle : la manière dont chacun se sent relié aux autres, dont chacun se crée un refuge intérieur, se trouve un point de fuite, se métamorphose ou se renferme, en explorant librement le sens de sa vie ou en rêvant l’image de sa mort. Comme l’ombre accompagne nécessairement la lumière.
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< À propos de Chasser les ombres, par Lamia Berrada-Berca >
« Chasser les ombres, c’est — entre autres — un regard que je voulais porter sur l’ombre que forment parfois en creux les mots, et la lumière de ceux qui — à l’inverse — ouvrent des horizons libérateurs.
Sur cette passerelle fragile que tisse la parole entre la réalité du dedans et celle du dehors.
Sur la valeur cruciale que peuvent prendre certains mots dans le paysage d’une histoire de vie.
Sur la couleur de cette langue que l’on ne cesse jamais de parler en son for intérieur, semblable à nulle autre, audible à nul autre, et sur la nécessité de savoir s’inventer cette langue « à soi ».
Sur le désir de communiquer au-delà de ce qui nous est familier en s’interrogeant sur les visions du monde qui différencient chaque langue d’une autre, ainsi que sur la manière dont on peut « continuer la conversation » avec tous ceux qui nous ont quittés ici-bas.
À l’origine de ce livre, il y a pour moi le désir d’honorer la capacité des mots, aussi ténus soient-ils, à faire lien, transmission, histoire, en nous rendant présents au monde et aux autres… »
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Écouter Lamia Berrada-Berca >
entretien avec Véronique Durand, bibliothécaire, dans le cadre de l’inédite édition de l’Escale du livre, Bordeaux, 2021
Un roman sur les silences et les non-dits
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< À propos >
« Premier livre non traduit (où alors j’ai raté un épisode) publié aux très recommandables éditions do, Chasser les ombres déroule son histoire entre la France et Japon, entre un grand-père, un fils et le fils du fils qui ont peu à peu perdu les liens qui les unissent. Chasser les ombres est un roman d’une extrême délicatesse qui explore les non-dits, les évitements minuscules, les douleurs jamais pleurées, jamais criées, qui finissent par resurgir avec violence à la faveur de hasards qui n’en sont pas. »
Eric Pessan écrivain & lecteur attentif
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« Être libraire, c’est un peu être chercheur d’or. C’est passer au tamis de nombreux ouvrages pour trouver ses pépites, l’âme et l’esprit aux aguets. Et, en extraire le meilleur pour le partager avec ses lecteurs. Et lorsque l’on trouve une pépite… victoire! Quelle richesse nourricière, quels sourires nos lecteurs nous offriront nous remerciant de cette précieuse recommandation, de ce moment de grâce passé en compagnie d’un joli texte.
Ma dernière pépite, je la tiens! C’est un petit bijou. Deuxième roman que je découvre de l’auteure Lamia Berrada-Berca, après Kant et la petite robe rouge – que de nombreux lecteurs d’Autour d’un livre ont découvert – je vous présente Chasser les ombres publié aux éditions do.
En raconter l’histoire serait profaner un texte poétique, puissant et profond. Nous dirons simplement qu’il évoque les fantômes qui habitent nos âmes. Il évoque cette psychologie transgénérationelle dont souvent nous n’avons pas connaissance. Il nous parle de secrets de famille enfouis, de renouveau, de fidélité filiale.
C’est l’histoire d’un homme qui se meurt, seul à Paris. Très loin de là, au Japon, son fils avec lesquels les fils semblent rompus, à reconstitué une famille. Mais un jour, son enfant, adolescent, décide de se cloîtrer dans sa chambre, sans explication. Il faudra alors à tous démêler les origines de ce mal être, tant du côté maternel que paternel de ce jeune garçon.
Un texte écrit avec une profondeur extrême, une référence aux mœurs japonaises et haïkus. »
Librairie Autour d’un livre Cannes
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« Puisqu’il le faut.
Entraînons-nous à mourir.
A l’ombre des fleurs. »
Koyabashi Issa (1723-1828)
« Émouvant, un cerisier en fleurs, un livre grand comme le monde Chasser les ombres est l’éphéméride. Louis est âgé, solitaire, malade, en proie à la dernière marche de sa vie, il sait l’heure urgente, sournoise et imprévisible. Dans un même tempo, ses pensées vers son fils du bout du monde au Japon, sont cruciales et battements de coeur. Il cherche dans le flot des errances, l’étincelle qui le raccrochera à la vie. Revoir son fils. Les années sans lui sont des écorchures vives et profondes.
« L’enfance est un puits sans fond. En sortir prend toute une vie et la mort nous y ramène invariablement. Louis en faisait l’expérience, il était à l’âge où chaque geste, chaque mot était un appel au recommencement. »
Écrire, dévoiler à son fils les mots épiphanies, l’amour et ses craintes abandonnées dans l’entrechoc de l’âge. Lui qui n’a pas vu son fils Lucas s’élever dans l’entrelac des jours glorieux. (…)
Chasser les ombres est le liant. Ici, pas de roman, d’histoire, seul, le réel des possibilités. Les écueils arriment la trame, soufflent sur les ombres et forcent le destin. Lucas va recevoir une lettre, celle de son père. le choc sera violent, un tsunami intérieur. Mais la gestuelle en filigrane aura raison de ses remords. Lui répondre ? Il faut attendre les bourgeons regain sur les branches encore frigorifiées. Ici, c’est l’aurore boréale, les mutations des coeurs qui vont oeuvrer au chef-d’oeuvre. Que ce livre est beau et donnant ! Poursuivre la lecture, les ombres s’enfuient même au profond de nos propres regards.
Magistral, culte. »
Evlyne Leraut  lectrice
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« De sa chambre d’hôpital parisienne, le regard de Louis bute sur un cerisier japonais. Son petit-fils Akito, à Tokyo, referme une dernière fois la porte de sa chambre sur lui-même : désormais il est un hikikomori. Même éloignés, chacun à sa manière se réfugie dans un monde sensible, nostalgique, interrogateur, inaccessible aux autres. Alors, ces derniers échafaudent : ils questionnent leurs certitudes et se réconcilient avec leurs doutes. Soudain les cerisiers fleurissent, Fleurs de prunier blanches/ Et cette nuit qui devient/la lueur de l’aube : la poésie surréaliste de Lamia Berrada-Berca a fait parler les fantômes. Un roman ensorcelant. »
Librairie Le Square Grenoble
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« Chasser les ombres est un roman qui nous rappelle que la langue est autant « la psyché collective d’une culture » que « le paysage intérieur d’un individu ». Pour concilier les deux versants, il faut accepter le va-et-vient et les bifurcations. On pense naturellement à la traduction, à la fois pratique d’écriture et mouvement itératif ne sacrifiant ni l’intériorité des êtres ni la vitalité de leurs ancrages culturels ou intimes. Pour Mikki, traduire c’est « comme arpenter plusieurs fois un pont menant d’un bout à l’autre de la montagne en laissant l’eau couler au-dessous, de la manière la plus fluide possible ».
Avançant par touches successives, l’écriture de Berrada-Berca mime la traduction. Patiente et suggestive, elle enchaîne les allers-retours entre l’intime et le culturel, éclairant autant la force du silence que la fragilité des discours, cherchant dans les recoins de la langue la possibilité d’une ouverture ou le désir d’une métamorphose. Seule cette écriture en nuances semble capable de dire les défis de notre époque, qu’il s’agisse de la régénération du tissu social ou du renouvellement des liens avec la nature. À l’ombre des cerisiers en fleurs, il y a toujours la lumière salutaire, quoique fugitive, des mots. »
lire l’intégralité de l’article
Khalid Lyamlahy Zone critique 
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« Un livre comme une rencontre entre ce qui apparaît et ce qui se terre encore, qui couvre les distances du clair-obscur. Un texte aussi fin que la pointe d’un pinceau trempé de couleur qui se déploie en volutes et s’éclaircit au contact de l’élément liquide. Un livre pour prendre l’air et les eaux de mars. “… seuls les mots pouvaient maintenir l’amour vivant.” »
Valérie Bisson Le Mot et le Geste
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La librairie Maupetit vous conseille particulièrement Chasser les ombres ! Et Corinne, la lectrice, a enregistré une pastille sonore qui vous permettra de découvrir « par les oreilles » ce roman que nous aimons beaucoup… 
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« Un homme s’apprête à mourir seul, à Paris (mais pas du Covid-19). La vue d’un cerisier du Japon le rattache à la vie et l’amène à penser à son fils, qu’il n’a jamais revu depuis qu’il est parti s’installer à Tokyo, où il s’est marié et où il a eu un fils.
Tandis que son grand-père, qu’il ne connaît pas, s’éteint à l’autre bout du monde, l’adolescent s’enferme dans sa chambre et dans le silence. En cherchant à expliquer son comportement, ses parents s’interrogent sur leur propre histoire, ce qui les pousse à éclairer les zones d’ombre qui la composent et qui les séparent les uns des autres, à mettre des mots sur leurs drames intimes, faisant ressortir des liens, des résonances entre leur vie passée et ce qui arrive à leur fils. Cet événement, au lieu de les briser, de les éloigner, finira par les rapprocher tous, dans un pays marqué par la tradition et traumatisé par le drame de Fukushima.
Un très beau texte, touchant, sensible, nuancé, qui n’est pas sans écho – comme l’évoque l’éditeur à la fin de l’ouvrage, et même si c’est involontaire – avec la situation que nous traversons actuellement, cet étrange temps suspendu où notre rapport au monde, aux autres, se retrouve questionné.
(On peut aussi acheter le livre rien que pour la couverture, que personnellement je trouve magnifique !)  »
Nicolas Querci 
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« Être entre deux / Pays / Langue / Culture / Parents / Devenir un hikikomori / Se nicher dans ses rêves / Comme ce grand-père mourant inconnu / Et risquer la contemplation / Car dehors hanami approche / Bien plus qu’un voyage au Japon, ce roman plein de richesses nous offre une réflexion sur l’exil, la double identité, la difficulté d’être soi. Dans l’intimité de la famille, des silences pesants, des ponts se tissent malgré tout. Lamia Berrada-Berca par son écriture délicate et poétique chasse les ombres à merveille. Sa lecture en plein confinement lui donne une force supplémentaire. »
Sylvie Chaumet
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Stéphanie Gaou Librairie Les Insolites Femmes du Maroc
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« Un texte qui, en chassant l’ombre, décide surtout de déployer un soleil extraordinaire, un espoir qui illumine l’ensemble du texte, et qui, par les oeufs qu’il pose en couverture, laisse penser qu’ils seront prêts d’éclore et de donner une nouvelle existence. »
Ecouter l’intégralité de la chronique de Nikola Delescluse, dans son émission littéraire Paludes, sur Radio Campus Lille
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« Sous diverses facettes et dans des univers différents, les livres de Lamia Berrada-Berca déclinent les mêmes thématiques : celles notamment de l’enfermement et de l’émancipation, du désir d’ailleurs, comme de l’oubli et des racines, de la constitution d’une identité dans son rapport à la mémoire et à l’altérité.
Sa dernière fiction, Chasser les ombres, est ainsi une sorte de fable bien insérée dans la réalité de ce Japon moderne encore marqué par sa culture traditionnelle, où s’est développé ce phénomène des hikikomori, adolescents vivant reclus dans leur chambre, en retrait de leur famille et du monde. »
Emmanuelle Caminade L’Or des livres lire la suite →
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Librairie L’Impromptu Paris
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« Un roman subtil, tout en finesse et profondeur, une réflexion sur le sens de nos existences. Bravo pour ce magnifique texte à qui je souhaite de trouver un large public. »
Christelle Deveil bibliothécaire
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« Avec Chasser les ombres, Lamia Berrada-Berca livre un creuset de l’être à la fois intime et complexe. C’est dans une langue habitée par d’autres, tout autant malléable que fine, poétique et précise, qu’elle ausculte les relations humaines, saisissant tout de leurs contrastes, de leurs aspérités et de leurs flamboyances. Une quête que l’autrice poursuit d’ouvrage en ouvrage faisant de la solitude, des failles et de l’enfermement, ses thématiques phares. »
Karen Cayrat revue Pro/p(r)ose lire la suite →
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« Il n’y a pas de lumière sans ombres, il n’y a pas d’ombres sans lumière. Une dualité qui peut se retrouver aussi entre les mots et le silence : les mots sont accompagnés de silences, les silences sont accompagnés de mots ; ou encore entre la vie et la mort.
« Deux pays : la France et le Japon. Une famille (dé)composée de multiples silences, de mots pesés et dont la préciosité relève parfois de leur rareté, se rapportant à des ombres couvrant les histoires personnelles. Un vieil homme se prépare à la mort et, à l’autre bout de la planète, un adolescent s’enferme, se coupe du monde, devient un hikikomori.
Un roman sur les silences et les non-dits. Un roman de réconciliation. Enfin, un roman sur l’importance des mots.
Comme dans de nombreux romans publiés par les éditions do, la mort est également présente comme sujet de réflexion. Ici la recherche se porte sur le retour à la vie après la mort, la poursuite d’une existence au coeur de la nature, le retour à l’origine et au tout. Des considérations à la fois apaisantes et inspirantes qui nous emmènent à la découverte de différents rites funéraires.
J’ai également apprécié l’immersion dans la culture japonaise que décrit l’auteure. Ne m’y connaissant pas, j’ai aimé découvrir certaines de ses subtilités en même temps que j’ai été sidérée de constater le poids du jugement et l’intransigeance de cette société. »
Les Miscellanées d’Usva lire la chronique complète →
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Kenzi Sefrioui Tel Quel Maroc
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« C’est un livre qui m’a littéralement transportée, parce qu’il pénètre avec finesse et intelligence la culture japonaise en même temps que les bonheurs et les difficultés qui naissent à tenter de vivre entre deux cultures, parce qu’il soulève des questions existentielles et donc universelles dans une langue précise et belle qui rend sa lecture d’une grande fluidité. C’est un livre qui devrait rencontrer un grand nombre de lectrices et de lecteurs. J’espère que cela arrivera, sinon il ne reste plus qu’à désespérer aussi de la littérature. »
Isabelle M. lectrice (pleine d’espoir)
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