Pavel, Ota

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OTA PAVEL
Comment j’ai rencontré les poissons
(Titre original : Smrt krásných srnců)
Paru le 11 octobre 2016
À chacun sa part de gâteau
(Titre original : Syn celerového krále)
Paru le 11 octobre 2018
Traduits du tchèque par Barbora Faure
RÉPUBLIQUE TCHÈQUE
Ota Pavel est né le 2 juillet 1930, à Prague, en Tchécoslovaquie. Fils d’un père juif, Leo Popper, représentant de commerce, et d’une mère chrétienne, Hermina Popper (photo), il avait deux frères, Jiri et Hugo.
C’est la guerre qui a directement bouleversé la vie heureuse de la famille Popper. À partir de 1939, les enfants ne peuvent plus aller à l’école et la famille est contrainte au déménagement, car les juifs doivent laisser la place aux allemands qui envahissent Prague. Les Popper s’installent dans la maison des grands-parents, à Buštěhrad, en Bohème. Mais comme la famille a tout abandonné derrière elle, la vie est difficile. En 1943, ses deux frères sont envoyés dans le camp de concentration de Terezin, puis son père au début de l’année 1945. Ota, lui, reste avec sa mère.

Après la guerre, Leo et ses deux fils reviennent de captivité. La famille change alors son nom pour Pavel. En 1949, grâce à son ami, l’écrivain Arnošt Lustig, Ota trouve une place de journaliste sportif à la radio nationale. Dans sa carrière, il a écrit beaucoup d’histoires sur les sportifs qu’il a connus et les évènements auxquels il a assisté.

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C’est au cours de l’un d’eux qu’il a eu sa première attaque maniaco-dépressive, maladie qui l’affectera le reste de sa vie. Elle survient en 1964, au moment des Jeux olympiques d’hiver, à Innsbruck, en Autriche.
Son frère Hugo a raconté ce qui s’était passé : « En 1964, Ota était reporter sportif. À Innsbruck, il y a eu un cafouillage et l’équipe tchèque de hockey sur glace a terminé avec la médaille de bronze. Ota a rejoint les joueurs dans les vestiaires et quand il a dit que la troisième place, ce n’était pas si mal, un des joueurs a hurlé “Toi, le Juif, va te faire gazer !” Cela a vraiment touché Ota, qui a commencé à voir Hitler, Eichmann et Kaltenbrunner. Les horreurs de son enfance sont remontées à la surface. Ota a quitté les vestiaires et il a eu sa première attaque. Parti dans les collines, il a mis le feu à une grange en sauvant tous les animaux. Les Autrichiens l’ont trouvé et l’ont transporté dans un établissement psychiatrique. »
Jusqu’à sa mort par crise cardiaque, neuf ans plus tard, le 31 mars 1973, Ota Pavel sera hospitalisé seize fois pour sa dépression. Pendant cette période, il écrivit tous ses livres, salués tant par le public que par la critique.
Pêcher était un passe-temps de sa jeunesse. Et, à la fin de sa vie, les promenades qu’il fait dans les rivières où il allait enfant prendront une signification nouvelle, comme s’il y trouvait une paix véritable.
Un site otapavel.cz et un musée, à Buštěhrad, lui sont consacrés et ses livres, dont Comment j’ai rencontré les poissons, ont été adaptés à plusieurs reprises au cinéma (voir dans la page consacrée au livre).

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Bureau d’Ota Pavel – musée de Buštěhrad
© les éditions do

Petit souvenir du musée

Après des biographies consacrées à deux célèbres tchèques, Vaclav Havel et Bohumil Hrabal, c’est vers un troisième que le journaliste polonais Aleksander Kaczorowski s’est tourné et il a publié en 2018, aux éditions Czarne, Ota Pavel. Pod powierzchnią : Ota Pavel. Sous les apparences.
Berounka, le fleuve de ma vie (en tchèque)