Le Destin connu des bêtes de combat | Laura Kind

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LAURA KIND
Le Destin connu des bêtes de combat
192 pages / 18 € / Format : 13 x 20 cm / ISBN 979-10-95434-63-4
Premier roman
Parution le 16 janvier 2026
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«Les historiens nous déclarent que, depuis la naissance de l’écriture, il n’y a pas eu dans le monde un jour sans guerre. Et ses guerres se nourrissent de la haine des différences au prétexte de la possession territoriale ou pécuniaire. C’est d’ailleurs toujours à l’œuvre, plus exactement cela reprend des forces depuis le début du XXIe siècle. Alors je me suis demandée comment je pouvais, dans un roman, raconter la naissance de la différence. l’évolution de cette différence et enfin l’opposition destructive de cette différence. »
Laura Kind
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〈 Le livre 〉
Savez-vous comment l’esprit se prépare au combat ? Avez-vous déjà été dans la tête d’une bête de combat ? Avez-vous déjà été dans les têtes de deux bêtes qui s’affrontent ? En plaçant face-à-face deux représentants de castes différentes, Laura Kind propose une allégorie des combats sociaux à l’aide de deux incarnations bien connues : l’humain et l’animal.
Dans une langue magistrale, le texte décrit pas à pas l’éducation, la maturation, le désarroi des deux combattants, homme et bête, venant figurer par la plus grande différence d’espèces deux classes, comme deux ennemis de nations différentes, qui s’affronteront pendant la guerre. Chaque protagoniste est partie prenante du roman qui les mène, l’un comme l’autre, au même destin connu de tous les combattants. Jusqu’au bout, implacablement.
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〈 Début du livre〉
Le 8 mars 1910, à Copenhague, pendant que la deuxième conférence internationale des femmes socialistes votait dans l’enthousiasme l’instauration de la Journée internationale des femmes, à 1770 kilomètres au sud, en Camargue, Torina mit son enfant au monde seule.
  Ursus, le procréateur, fut absent. Non qu’il avait refusé d’être le témoin de la naissance de sa progéniture, mais huit mois auparavant — le 18 juillet 1909 — pendant que les vachers commentaient sans gêne, et riant parfois, la catastrophe sismique qui avait eu lieu dans la région, deux hommes à cheval et trois à la piétaille l’avaient forcé à quitter son pacage, lui interdisant ainsi tout accès au territoire de sa femelle gravide.
  Le tremblement de terre s’était déclaré cinq semaines auparavant, le 11 juin 1909. Outre les 46 morts et les 250 blessés, les dégâts matériels furent considérables. Les hommes, inquiets pour la plupart, avaient réussi à rassurer le cheptel, mais à la mi-juin — le 12 exactement —, les séismes reprenaient pour ne s’éteindre qu’en juillet.   
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