L’Histoire de la littérature | Xavier Chapuis

XAVIER CHAPUIS
L’Histoire de la littérature
168 pages / 18 € / Format 13 x 20 cm / ISBN 979-10-95434-61-0
Premier roman
Parution le 14 août 2025
〈 Le livre 〉
Ce livre s’appelle L’Histoire de la littérature, car il y est question d’écrivains. Il aurait pu s’appeler La Littérature à coups de marteau, car il y est question d’écrivains et de bricolage. Ou bien Panique à Saint-Germain-des-Prés, ou encore Beigbeder en Patagonie, car il y est question d’écrivains plus ou moins célèbres, de bricolage peu orthodoxe et d’une affaire criminelle.
Ce livre aurait surtout pu s’appeler Le Peuple des lettres, car il y est d’abord question de celles et ceux qui lisent des livres sans se préoccuper de la coqueluche des médias, et en premier lieu d’un contrôleur de gestion qui voudrait tant être publié. 
Ce livre s’appelle finalement L’Histoire de la littérature, car c’est une histoire d’amour, l’amour de la langue mais pas seulement.
L’humour, un style subtilement baroque et Philippe Sollers y occupent une place tout à fait centrale.
Bref, L’Histoire de la littérature est un livre complètement marteau qu’il ne faut pas prendre au pied de la lettre.
〈 Extrait 〉
Mon manuscrit avait retenu toute leur attention par ses qualités évidentes, et ils m’invitaient à les rappeler pour convenir d’un rendez-vous. La chamade résonna à mes tempes à l’exemple de la sirène d’alerte le premier mercredi du mois, et toute la ville, sans doute, en interrogeait l’écho. En dépit de mon bouleversement, je ne pus m’empêcher de remarquer que pour dire oui, les éditeurs employaient la même langue de bois que pour dire non. Mais quoi ? Bérénice avait raison : j’allais être publié.
Non, sincèrement, je n’avais plus besoin de tuer.
L’aube se dessinait radieuse sur l’horizon. Je téléphonai au numéro fourni dans la missive, au bout duquel un homme, dont la voix arborait d’altiers cheveux blancs, m’exprima sa vive admiration pour mon travail. Il s’inclinait, me demandant même si je ne serais pas déçu de signer chez un « petit » éditeur et m’affirmant qu’il comprendrait, « naturellement », que j’opte pour un « plus gros ». Rompu à la mauvaise foi, je prétendis qu’au contraire, je préférais livrer mon manuscrit à une maison attentionnée, à l’affût de la plume plutôt que de la poule aux œufs d’or. Nous nous esclaffâmes cordialement, comme deux amis, deux âmes sœurs enfin réunies. Je nous imaginais déjà dînant dans une authentique brasserie parisienne, lui décelant les méandres de ma pensée, effleurant avec lui l’esquisse de mon prochain roman, recueillant ses recommandations avisées.