Anne Roussel produit un texte impressionnant, par la colère qu’elle exprime, d’autant plus une violente qu’elle est plus contenue, qu’elle respecte les codes jusqu’à les réduire en miettes, et que la variété des récits montre qu’aucun milieu n’est épargné. La lecture de Plier la langue serait éprouvante sans la justesse de sa réflexion sur la langue, et la maîtrise de sa pratique d’écriture, où la sobriété de la phrase se troue d’images fulgurantes, allant de la drôlerie destructrice au rêve mélancolique et faisant de cette lecture une expérience qu’on aimerait renouveler. »
Alain Nicolas L’Humanité
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