Traduit de l’anglais (Irlande) par Coline Lapierre
136 pages / 16 € / Format : 13 x 20 cm / ISBN 979-10-95434-19-1
Paru le 28 août 2019
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Il est admirable qu’au cours de quatre millénaires de fiction, il n’y ait jamais eu deux livres identiques du début à la fin. Deux livres identiques parmi le nombre infini de livres différents.
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Pour paraphraser Héraclite, on pourrait dire qu’il n’est pas possible d’entrer deux fois dans le même livre.
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〈 Le livre 〉
Paraît un jour un livre, d’un romancier allemand, qui raconte l’histoire universelle, sagement absurde bien qu’alambiquée, d’un homme ordinaire, à une époque et dans une ville impossibles à situer. L’ouvrage, dont le titre est Une fois (et peut-être une autre), passe inaperçu ou presque, jusqu’à ce que l’on découvre, sept ans plus tard, l’existence d’un roman « jumeau », au titre et à l’intrigue en tous points identiques. Un livre publié à la même période, mais de l’autre côté de l’Atlantique, dans une autre langue, par un auteur uruguayen. Lequel serait resté dans l’anonymat le plus total s’il ne s’était pas ainsi trouvé, avec son confrère allemand, promu héros d’une vertigineuse coïncidence dont s’emparent vite éditeurs, essayistes, critiques, universitaires… Mais la question demeure : deux hommes, étrangers l’un à l’autre, peuvent-ils réellement avoir écrit le même roman ?
Avec une ironie diffuse, traversée d’élans burlesques, Samouïl Ascott dessine dans ce roman, de fausses pistes en vrais questionnements, un impressionnant réseau de textes « gigognes » où sont soulevés, un à un, les grands enjeux du monde de l’édition.
Cet étonnant roman, que n’aurait pas renié Jorge Luis Borges (s’il en avait écrit un), fut trouvé dans les archives personnelles de l’auteur par sa veuve.
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〈 Extrait 〉
« Une des caractéristiques les plus fascinantes de la réalité est son imprévisibilité, y compris lorsqu’elle opère avec la plus attendue simplicité — quoiqu’il soit permis de voir dans ces cas-là l’essence même de sa magie. Et à n’en pas douter, les premiers à partager ce point de vue auraient été Wim Wertmayer et Julio Olivera, ces deux écrivains qui surprirent le monde littéraire, et l’opinion publique de manière générale, avec leurs romans respectifs. Peu de gens auraient su prévoir les événements qui survinrent à la fin du siècle dernier, et même s’ils les avaient devinés, ils les auraient tenus pour le produit d’un cerveau dérangé, et non pour une version plausible de la réalité. »
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〈 A propos 〉
« … Le livre (x) fois est un œuf qui renferme un œuf qui renferme un œuf. Une femme enceinte d’un enfant qui porte un enfant qui porte un enfant. Une photocopie légèrement déformée, une image stéréoscopique à travers les yeux d’un appareil photo astigmate. Une surface qui ressemble à un miroir, mais se révèle être une fenêtre grande ouverte. En définitive, (x) fois est un roman dont le souffle ne s’épuise pas à l’intérieur de ses quelques pages. Sa véritable fin se trouve ailleurs : là-dehors. »
Connor O’SullivanTheDublin Times
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« Un roman assez invraisemblable en cette rentrée littéraire 2019, sans doute l’un des plus enthousiasmants. Un de ces livres inclassables, un livre tout de suite incontournable. Abyssal, absurde, sinueux. On s’y casse la tête, on y perd le nord. Puisque chaque page réserve une surprise autant être prêt à la distorsion. Une lecture jubilatoire et ô combien jouissive ! »
Bernier FabienLibrairie Decitre Grenoble
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La soutenable plaisanterie de Lettres ?
… Où l’auteur démontre, par raisonnements illogico-déductifs, eux-mêmes en écho par anticipation (si !) à la littérature contemporaine, l’axiome fondamental :
On peut Lettres et avoir l’été !
… (ou peut-être une autre saison ?… et peut-être un autre livre ?)
Librairie Passages Lyon
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« Le projet éditorial le plus fou et le plus réussi de la rentrée littéraire. C’est ludique, drôle, intelligent étant donné l’abîme de réflexion qui continue de se creuser en nous une fois le (ou les) livres (s) refermé (s). »
Martin Knops Librairie Nouvelle Asnières
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A propos de la publication simultanée de Une fois (et peut-être une autre) aux éditions do et de (x) fois, aux éditions od, lire la chronique de
(Il conviendra peut-être de se souvenir qu’avant de s’appeler les éditions do, les éditions do ont bien failli s’appeler les éditions de l’imposture : il avait semblé néanmoins à celui qui n’était pas encore l’éditeur remarquable qu’il est devenu désormais que c’était quand même afficher un peu trop son nez rouge. Il est agréable de constater que d’autres n’ont pas eu ces scrupules.)
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« « Ils savaient l’un comme l’autre qu’au-delà de son caractère formel cette manœuvre éditoriale n’aurait strictement aucun sens, mais elle paraissait en tous points indispensable »
Borgésien est sans doute l’un des adjectifs les plus galvaudés qu’on peut utiliser pour parler d’un projet littéraire (seul kafkaïen doit l’être plus ; proustien n’est pas loin). Une situation un peu étrange, parfois même seulement l’usage d’un motif (labyrinthe, bibliothèque, personnage mythologique) suffisent pour le dégainer. Mais à la lecture, quelle déception. Mais là, on ne saurait trouver emploi plus justifié pour parler de cette double publication des éditions do/od. Borges réalisait des fiches de lecture de livres impossibles, de livres monstres dont il avait compris que souvent la lecture ne procurerait aucun plaisir. Pourquoi se lancer dans une entreprise insensée alors qu’on peut produire un faux compte-rendu de lecture, bien moins aride, de ces textes monstres, pour en rendre l’idée et le vertige ? Certains auteurs s’y sont risqués aux livres monstres, avec des succès variables, provoquant parfois ce vertige de l’intelligence, du concept exprimé, mais au prix d’une lecture pénible. Et là, pour (x) fois autant que Une fois (et peut-être une autre), ça marche.
De ces deux livres, il me sera difficile d’en dire quelque chose sans en dévoiler la surprise qui se dégage à leur lecture. Restons vague donc : on pensera bien entendu à l’entreprise fameuse de Pierre Ménard en les lisant. On retrouvera les contraintes de construction, le goût pour la supercherie et le jeu, la surprise — à la fois très intellectuelle, mais aussi volontiers espiègle (on a tendance à oublier l’humour chez Borges). On lit ces deux textes appairés (l’un traduit du grec, l’autre de l’irlandais) fasciné, on court le long des pages, on prend des notes, on compare et on s’émerveille. Et, au-delà de tout ça, nait ce fameux sense of wonder si difficilement traduisible en français. Un projet littérairement et éditorialement gonflé, impeccablement réalisé, une bonne claque. Et les couvertures sont superbes qui plus est ! À LIRE ! »
Julien Delorme lecteur
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« À ma librairie préférée, on m’a conseillé ces deux romans (ou trois, ou un, vous allez voir ce n’est pas très clair). Voilà ce qu’on m’en a dit : le premier est une histoire racontée par deux auteurs différents, un Allemand et un Uruguayen. Le second livre raconte la même histoire, mais narrée par un Allemand. C’est vrai que les deux incipits ont comme un air de famille. Je ne garantis pas l’exactitude de ma présentation, j’ai à peine ouvert les bouquins. Et je n’ai pas bien compris ce que le libraire m’a raconté. Mais j’ai trouvé ça intrigant. C’est publié aux éditions do. Ça au moins j’en suis sûr. »
Recueil de faits curieux, improbables & inavérés lire la suite sur twitter →
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« Les éditions do frappent derechef très fort avec leur dernière publication : (x) fois. Une intrigue éditoriale fascinante servie par le style ciselé, malicieux (si, si) de Samouïl Ascott (traduit de l’anglais par Coline Lapierre). Un roman en abyme dont l’apothéose serait, bien entendu, la publication de son propre jumeau… Qui sait ? Nous remercions Olivier Desmettre, qui, en vadrouille, s’aventura dans notre librairie et nous présenta le nouveau titre de sa maison avec passion et conviction. Aussitôt le livre réceptionné, il fut dévoré et c’est avec fébrilité que nous vous annonçons sa disponibilité. Un coup de coeur qui fait frissonner les muscles maxillofaciaux et vibrer le cortex, c’est peu commun. »