« Cher Monsieur Berti,
C’est un lecteur perplexe et enchanté qui vous écrit ces lignes. Enchanté, il sait bien pourquoi, deux pages de votre livre suffisent à comprendre ce pourquoi. Perplexe, car il ne sait comment transmettre à ses propres lecteurs, ceux de son blog, le charme de votre dernier livre, Demain s’annonce plus calme.
Pourra-t-il parler sans risque de les éventer de vos chroniques météo, qui donnent le titre, qui sont fugaces et éternelles. Osera-t-il sans lourdeur évoquer les nombreux lecteurs-personnages (de votre roman), tellement amoureux de l’œuvre de leur idole, un (ou deux) écrivain-personnage, qu’ils sont prêts à tout pour rendre réelles les divagations littéraires de l’idole en question, ou ces autres, lecteurs-personnages eux aussi, qui s’amusent à jouer avec les titres de chefs d’œuvre connus : ça ne se fait pas, cher Eduardo Berti, ce n’est pas raisonnable.
Des lecteurs, oui, il y en a pas mal, qui agissent en bien ou en mal, dans vos courts textes, articles d’un journal assez sérieux pour avoir vérifié ses informations, mais ne montrez-vous pas le bout de votre nez quand vous évoquez un romancier déçu par… ses lecteurs ? J’espère au moins que vos lecteurs à vous sont à la hauteur. Il serait d’ailleurs temps, comme le suggère un des articles du journal sérieux de créer l’ULI (Union des Lecteurs Indépendants) ou l’ULAR (Union des Lecteurs Amateurs de Romans). Mais il faudra, avant, tâcher d’éviter les problèmes juridiques qui abondent dans votre quotidien, les exemples de procès, nombreux dans cette ville, souvent absurdes quoiqu’hyperréalistes, inquiètent le lecteur rangé que je suis. Comme inquiètent les multiples problèmes de santé que crée la lecture d’un certain chef d’œuvre, très réel, lui.
Bref, je voudrais souligner la variété des sourires ressentis en vous lisant, mais je ne sais comment faire. Si vous existez bien, pourrez-vous me donner un coup de main ? Un coup de plume ? Ce que je souhaite avant tout, Monsieur Berti, c’est que mes lecteurs qui, je le sais, ont un goût très sûr, puisqu’ils lisent mon blog, deviennent ceux de Demain s’annonce plus calme… et que la température annoncée par votre météo remonte un peu aussi.
En espérant vivement que ma missive ne présente aucune coquille, je vous prie de croire, cher Monsieur Berti, en mes sentiments respectueusement hilares. »
americanostra.wordpress.com