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EDUARDO BERTI
Demain s’annonce plus calme
Illustrations : Dorothée Billard
104 pages / 13 € / Format : 13 x 20 cm / ISBN 979-10-95434-33-7
Paru le 20 mai 2021
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〈 Le livre 〉
Est-il vraiment imaginaire ce pays où un étonnant projet de loi prétend décider des droits et des devoirs des écrivains et des lecteurs ? Où un cercle d’admirateurs veut contraindre les romans de leur écrivain favori à devenir réalité ? Où une étrange maladie se déclenche après la lecture d’une célèbre nouvelle de Kafka, et un complot modifie les ouvrages empruntés dans les bibliothèques ? Et où, bien entendu, le service météorologique prévoit des températures toujours comprises entre 12 et 23 degrés ?
Dans un subtil et ludique agencement, Eduardo Berti entremêle et fait dialoguer les nouvelles de ce drôle de pays, en même temps (calme, forcément) qu’il célèbre l’importance de la lecture comme acte d’intelligence, de connaissance et de plaisir.
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〈 Extrait 〉
« Une importante maison d’édition a déposé plainte contre un écrivain à la plume très incisive qui a remis sans dénouement son dernier roman policier. L’auteur, à son tour, déclenchera une procédure pénale contre la maison d’édition pour avoir publié le livre sans s’être rendu compte qu’il y manquait l’explication finale. »
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〈À propos 〉
« Je ne sais pas encore comment je vais vous faire découvrir cette pépite parce que, dans un premier temps je ne sais pas vous résumer son livre et dans un second temps ce livre est comme un puzzle, il faut le lire en entier pour comprendre où l’auteur nous emmène. C’est drôle et très questionnant. C’est tellement drôle que même en lisant les notes de l’auteur je me suis marrée. C’est complètement absurde mais en fait non, c’est peut être pas si absurde que ça. C’est nulle part et partout; c’est hier et aujourd’hui et demain ; une seule chose de certain, c’est un excellent moment de lecture en perspective.
Bon, on est bien d’accord ce n’est que mon avis. Rappelez vous je n’aime pas la tarte aux citrons ce n’est pas pour ça que vous ne devez pas en manger, en revanche j’adore le vin rouge, et vous avez le droit de ne pas aimer. En littérature c’est pareil. »
Sabrina Livebardon
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« Il y a vingt ans, Eduardo Berti avait publié un magnifique livre de microfictions inspirées par Borges et par le fantastique argentin, La vie impossible. Je le conserve en bonne place dans ma bibliothèque ; il m’arrive souvent de le rouvrir, pour lire deux ou trois textes, par plaisir d’être ébloui de nouveau. Berti a donné depuis dans d’autres genres, le roman (le dernier, Un père étranger, a paru voici quelques mois), le témoignage (Une présence idéale, récit sur son séjour d’observation aux soins palliatifs du CHU de Rouen), sans oublier ses travaux au sein de l’Oulipo, où il a été coopté en 2014.
Il revient aujourd’hui au genre bref avec Demain s’annonce plus calme, un petit livre inventif et poétique qui se présente sous la forme d’un faux journal. Il compte dix chapitres, chacun comprenant une série de neuf nouvelles développées en quelques lignes — format qui rappelle les faits divers des célèbres Nouvelles en trois lignes de Fénéon. On se rend bientôt compte que ces nouvelles se répondent et forment chacune l’élément d’un petit récit, même si l’ordre d’apparition des différentes histoires change à chaque chapitre, suivant des permutations qui rappellent le plan de La vie mode d’emploi de Perec. Suis-je clair dans mes explications ? Peu importe : mon résumé est peut-être obscur mais le livre est limpide, en plus d’être ludique. Il y a d’ailleurs, pour s’y retrouver, une nouvelle-pivot, la météo du jour. Toujours la même, avec « des températures comprises entre 12 et 23 degrés »…
Micro-récits. Une fois son canevas mis en place, Berti laisse libre cours à son imagination. Les micro-récits de son journal sont, comme de juste pour ce lecteur insatiable, bourrées d’allusions littéraires. Un fait divers commence ainsi : « Dans un communiqué qui a provoqué une anxiété collective, l’hôpital central de notre ville a rapporté qu’il y a deux jours, un homme de 58 ans, employé dans une compagnie d’assurances, s’est réveillé transformé en insecte après une nuit de sommeil agité »… Une autre histoire porte sur les exactions d’une bande qui altère les livres des bibliothèques publiques, en diminuant les chiffres trouvés dans leurs titres. Les usagers se retrouvent devant 1844 d’Orwell, Vingt ans de solitude de Gabriel Garcia Marquez, Deux Contes de Gustave Flaubert, sans compter « un lot de volumes pour enfants avec notamment Les Deux Petits Cochons, Les Deux Mousquetaires et Les Cent et Une Nuits » ! Pour l’instant, soulignent les autorités, « on ne note aucun cas de livre qui aurait souffert d’une augmentation numérique ». Vous avez dit bizarre ?
Ces micro-récits sont écrits sur un ton de parfaite équanimité, comme si les habitants du pays fictif où ils se déroulent étaient accoutumés aux phénomènes impossibles, et menaient paisiblement leur vie au milieu des dérèglements les plus fous. Peut-être parce que la température chez eux reste toujours comprise entre 12 et 23 degrés, climat tempéré qui les aide à garder la tête froide. »
Bernard Quiriny L’Opinion
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« Tout porte d’ailleurs à penser que, au vu de cette extraordinaire effervescence lectrice et contrairement à ce qu’annonce le bulletin météo qui scande le texte, demain ne s’annonce pas véritablement plus calme au pays des mauvais lecteurs… Si nous acceptions de rejoindre le gang des rectificateurs des titres des œuvres, nous aurions toutes les bonnes raisons du monde de proposer un Demain s’annonce moins calme par Eduardo Berti… » → lire l’intégralité de l’article
Maxime Decout Diacritik
Illustration de Dorothée Billard
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« Eduardo Berti, auteur argentin, membre de l’Oulipo, célèbre, en français, les pouvoirs de la lecture. Un moment de pur bonheur. »
Isabelle Rüf Le Temps (Suisse)
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