〈 Le livre 〉
Dyptique tête-bêche, Avec mon sylo · Sans son stylo pourra se lire dans un sens et dans un autre sens, sans que l’un des textes précède ou suive l’autre.
Les deux textes, Sans son stylo et Avec mon stylo, ne racontent pas la même chose mais convergent.
Les deux textes, Avec mon stylo et Sans son stylo, convergent mais ne racontent pas la même chose.
Cela dépend sans doute du sens dans lequel on commence à les lire.
Le même auteur a écrit Avec mon stylo puis Sans son stylo, à moins qu’il n’ait écrit Sans son stylo puis Avec mon stylo, pourtant, que ce soit dans un sens ou dans l’autre, son nom ne figure pas sur la couverture.
Il est possible de lire Avec mon stylo puis Sans son stylo, ou bien Sans son stylo puis Avec mon stylo sans savoir qui en est l’auteur.
Cela ne change pas la lecture de ne pas le savoir.
Et la couverture ne se présente pas comme dans l’image qui présente la couverture puisque le livre est tête-bêche.
De tout façon, Sans son stylo et Avec mon stylo est le cinquantième livre des éditions do.
De toute façon, Avec mon stylo et Sans sans stylo est le cinquantième livre des éditions do.
Cela ne change pas non plus la lecture de le savoir.
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〈 Extraits 〉
Sans son stylo
« J’ai pris mon stylo et je me suis mis à écrire. Je me suis dit que je n’allais pas écrire sur la disparition du château d’eau, ou plutôt que j’allais écrire sur la disparition du château d’eau en remplaçant le château d’eau par mon stylo. Donc, j’allais écrire sur la disparition de mon stylo. En même temps, j’étais très embêté, car mon stylo, je l’avais à la main, puisque j’écrivais avec. Comment raconter la disparition de mon stylo en utilisant ce même stylo prétendument disparu ? En même temps, me disais-je, pour que le récit de la disparition de mon stylo soit sincère, ne faut-il pas l’écrire avec mon stylo disparu ? Je pourrais, bien sûr, l’écrire avec un autre stylo. Mais ce serait biaiser le récit. Ça sentirait l’artifice. C’est comme ça qu’on écrit de mauvais livres. »
Avec mon stylo
« On s’en fiche, on est ensemble, mon stylo et moi. On n’a pas besoin de faire. Les autres, les autres ont besoin de faire, puisqu’ils n’ont pas mon stylo. Vous avez besoin de faire, puisque vous n’avez pas mon stylo. Mais pas moi. Pas moi, depuis que j’ai mon stylo. Est-ce à dire que je ne ferai jamais rien ? Absolument pas. Si l’envie m’en prend, si l’envie en prend mon stylo, si l’envie nous en prend, vous verrez, vous nous verrez à l’œuvre. Nous ferons quelque chose, vous ne pouvez même pas imaginer quoi. Moi non plus, je ne peux pas l’imaginer ; je ne peux pas l’imaginer, parce que c’est inimaginable, ce que je ferai avec mon stylo. C’est proprement inimaginable. On ne peut pas s’en faire une idée. Avec la meilleure volonté du monde, on ne peut pas s’en faire une idée, sans mon stylo. »
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〈 À propos 〉

« Mon prochain livre aura tellement de sens différents, dans tous les sens du sens, que c’est plutôt mon prochain livres. »
L’auteur du livres
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