Cahiers de Bernfried Järvi | Rui Manuel Amaral

RUI MANUEL AMARAL
Cahiers de Bernfried Järvi
Titre original : Cadernos de Bernfried Järvi
Traduit du portugais par Hélène Melo
176 pages / 17 € / Format 13 x 20 cm / ISBN 979-10-95434-35-1
Paru le 23 septembre 2021
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〈 Le livre 〉
Aix-la-Chapelle, début des années 1970. Bernfried Järvi travaille dans un bureau. Insomniaque, nihiliste et fantasque, il erre dans la ville et fréquente assidûment le Ceuta, l’Aviz et le Piolho, trois bars mythiques de la ville de… Porto – ce n’est là ni la première ni la dernière étrangeté du texte.
Bernfried est un écrivain qui ne parvient pas à écrire. Il passe des nuits blanches devant sa feuille blanche et, à défaut de concrétiser son rêve d’écrire un livre, il prend en note son quotidien, où le vide le dispute à l’ennui. Ses compagnons de bistrot forment une galerie de personnages oisifs et désœuvrés — prêcheurs, poètes, philosophes ou visionnaires — qui présentent tous des caractéristiques et des comportements étranges, inattendus.
Bernfried les évoque souvent dans ses cahiers, raconte leurs divagations, leurs idées, les cite : « S’il fallait débarrasser de ma vie tous les gestes, et de mes paroles toutes les phrases, que je fais ou dis par banalité, que resterait-il ? » Et il raconte, dans des passages d’une grande sensualité, l’idylle aussi intense qu’éphémère qu’il vit avec Else. L’amour semble l’éloigner du spleen et lui donnera, peut-être, la force d’écrire…
Mais l’automne coïncide avec la fin de l’histoire, la désillusion et le retour du tédio.
Déambulation existentielle et somnambule dans la ville et les bars, ces carnets de notes, dépourvus d’intrigues, de rebondissements et autres péripéties, n’en regorgent pas moins d’histoires à la fois banales, extraordinaires et poétiques faisant écho à nos propres existences, avec ses nombreux passages surréalistes, ingénus, drôles.
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〈 Lire les premières pages〉
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〈 À propos 〉
« Rui Manuel Amaral est l’un des écrivains les plus généreux que je connaisse. Généreux avec les autres et aussi avec la littérature elle-même, dans laquelle il vit et respire comme peu d’autres.
Les Cahiers de Bernfried Järvi est son premier roman supposé. Il serait préférable de parler de longue prose, éventuellement de récit, mais plus approprié de parler de délire littéraire. Le genre prodigieux.
Rui est l’un des grands saboteurs de la narration dans notre pays. Il y a ceux qui racontent des histoires, il y a ceux qui écrivent des poèmes et il y a d’autres — quelques-uns — qui se consacrent à dynamiter les histoires dans lesquelles nous nous cachons. Et c’est pourquoi son œuvre est pleine de virages inattendus, de freins brusques, de bosses existentielles qui déconcertent le lecteur et le désarment pour tous les maux que le livre tente de lui infliger. Et ils ne sont pas si nombreux, ni si innocents.
Dans cette œuvre merveilleuse, nous naviguons à travers les méandres d’un café banal qui pourrait être double, qui pourrait être à Porto ou à Aix-la-Chapelle ; nous traversons une histoire d’amour qui ne semble pas intéresser les amoureux eux-mêmes. En bref : nous sentons sur notre peau le présage de la banalité et nous sommes étonnés de voir à quel point elle peut être imprévue, fascinante, voire étonnante.
La fiction normale nous promet l’attrait de l’évasion, des heures dépouillées de la réalité et de la vie. Au contraire, Rui nous libère de la tyrannie de la fiction, de ses tromperies et de ses séductions, et nous montre qu’il n’y a pas d’endroit plus bizarre que la vie inondée de littérature que Rui dévore.
Bien dit. »
Jorge Palinhos écrivain
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Un trou dans ma chaussette. Piqué par le démon de la curiosité, je regarde. Que vois-je ? Le désert ! Un désert à perte de vue, des dunes hautes comme des cathédrales et profondes comme des abîmes. Voilà une chose que la plupart des gens considéreraient comme impossible.
« Tout à la fois drôle, poétique et énigmatique, c’est un merveilleux voyage en compagnie d’un écrivain sans inspiration, un observateur hors pair, un insomniaque délicieux, un promeneur solitaire. »
Librairie Le Monte-en-l’air Paris
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« Dans une Aix-la-Chapelle aux contours métamorphiques, où l’on croirait reconnaître certains lieux de Porto et d’ailleurs, Bernfried Järvi, éternel insomniaque, rêveur invétéré, écrivain sans inspiration, annote son quotidien. Et dans ce quotidien hétérogène fait d’absence et d’ennui se bousculent les présences et les pensées de ses compagnons de bouteille, les compte-rendus de ses rêves, les tentatives d’écriture, les pérégrinations nocturnes…
Les Cahiers de Bernfried Järvi, à l’opposé d’une continuité narrative homogène, créent leur cohérence et emmènent le lecteur à leur suite bout par bout. Comme si l’on passait d’un caillou à un autre laissés par un Petit Poucet rêveur et inspiré qui suivrait la route de sa pensée.
Tour à tour beau, drôle, réflexif, poétique et philosophique, absurde, ce texte est un superbe itinéraire dans la brousse de la fiction, avec laquelle Rui Manuel Amaral joue avidement. Il la retourne sur elle-même, la dissèque, lui fait faire quelques voltes, la propulse entre nuit et jour, ombre et lumière, fait comme s’il n’y avait rien à lire en nous plongeant tête la première dans ses mots.
Fraîcheur garantie, voyage immobile accompli ! »
Librairie Myriagone Angers
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Écouter la traductrice Hélène Melo lire quelques pages du livre en français et parfois aussi en portugais (du début jusqu’à environ 13′, mais rien ne vous empêche d’écouter jusqu’à la fin, ni de lire la passionnante aventure de Levée d’encres 2020-2021)