Baisse ton sourire | Christophe Levaux

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CHRISTOPHE LEVAUX
Baisse ton sourire
152 pages / 17 € / Format : 13 x 20 cm / ISBN 979-10-95434-43-6
Paru le 12 janvier 2023
Finaliste du prix Rossel 2023
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〈 Le livre 〉
Lorsqu’il rencontre Sophie, c’est comme si elle illuminait subitement le monde. Avec elle, le passé moche s’efface : l’adolescence morose, les foirages amoureux, la sensation de n’être nulle part à sa place, les cris à la maison … Même le quotidien semble prendre de la distance : le travail idiot, l’ennui, la ville grise dans la province à l’abandon. Quand il s’observe dans le miroir, il semble que Sophie l’illumine, lui aussi.
Mais le temps passe, la romance s’effiloche, et on dirait que ça n’a cessé de germer, comme une plante toxique : la laideur, revenue au galop. Une laideur qui s’appelle violence. Qui est partout et emporte tout, autour et dedans surtout.
Baisse ton sourire est l’histoire de cet embrasement. L’histoire de cet anéantissement.
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〈 Extrait 
« C’est quelque chose que j’ai aimé d’emblée chez Sophie lorsque je l’ai rencontrée. Dès le premier soir, je l’ai ressenti comme ça : elle flottait par-dessus la mêlée. Par procuration ou par ricochet, très vite dès que l’ai fréquentée, elle m’a donné l’impression à moi aussi de me rehausser. Je lui ai emprunté beaucoup, pour tout dire, au fil des mois. Je me suis servi à pleine mains dans son répertoire de finesse et de bon goût, je me suis mis à utiliser les termes postmoderne et altérité, j’ai même été capable de restituer correctement ses notions de philosophie du Japon. Au fond, même si ça me faisait me sentir un escroc, vivre avec Sophie m’élevait vraiment. Mais il arrivait aussi que je m’offense de la hauteur ou de l’avance qu’elle continuait de prendre sur moi. Parfois, quand je commettais une faute de syntaxe, un impair ou une simple erreur, Sophie la soulignait avec un air railleur. Au début, ça tenait surtout du jeu, c’était sa manière de gonfler les plumes devant moi, je crois, et dans les faits, moi aussi j’en avais pris le parti en lui renvoyant une réplique bien sentie ici et là. Mais avec le temps et la répétition, le jeu avait pris un goût amer. Bientôt, quand elle me corrigeait, j’avais l’impression d’essuyer une gifle dont la malice coupait court à toute protestation et par avance la ridiculisait. »
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〈 À propos
Love will tear us apart again
« Est-il un sujet plus sensible à aborder en littérature que la violence dans le couple ? Pour preuve, le peu de romans (en exceptant les récits de vie et témoignages personnels parfois de très haute qualité littéraire) qui osent dépeindre l’engrenage à la mécanique perverse allant du flirt à la relation passionnelle pour rapidement se dégrader en pugilat. Bien sûr, il y eut en 1942 un titre aussi méconnu que le nom de son auteur, Les coups de Jean Meckert – alias Jean Amila pour les amateurs de polars très sombres. Le tour de force était là de décortiquer le processus descensionnel, régressif, du protagoniste masculin, un simple manœuvre qui éprouve des difficultés à s’intégrer au milieu petit-bourgeois dont affecte de provenir sa compagne, et qui ne se gêne pas pour remettre ce petit monde à sa place – notamment sa belle-mère abhorrée. Puis la jalousie s’en mêle, et quand le langage ne suffit plus pour se faire entendre, les gestes prennent le relais…
Avec Baisse ton sourire – son dernier roman au titre brutal, injonctif et au fond tellement belge dans son expression – Christophe Levaux rappelle Meckert à certains égards. D’abord parce que le point de vue adopté est celui du bourreau, et non de sa victime. L’empathie se fraye donc un chemin tortueux, et tout relatif, vers le lecteur pour donner lieu à un étrange sentiment de résignation compassionnelle. Ensuite, dans la dynamique relationnelle entre le narrateur et Sophie, que tout conspire à parasiter : le quotidien, la « famille » et les « amis » qui tous deux méritent leurs guillemets, un concurrent désirable nommé Alexandre, et le réel toujours plus fort que l’idéal. Enfin, il y a aussi chez ce jeune auteur quadragénaire une tension vers un style oral-populaire qui, s’il n’a plus rien à voir avec la veine populiste de l’entre-deux-guerres (du moins sur le plan de ses enjeux de dénonciation sociale), nous installe dans une parole brute de décoffrage, à mâchoire et poings serrés.
Dès l’incipit, le ton est donné : « Il y avait ce joueur dans le championnat belge de football au milieu des années 1990. Gilles de Bilde, il s’appelait ». Commencer une histoire de la sorte, avec un démonstratif qui attend son référent et une reprise pronominale parfaitement dispensable, c’est poser une voix qui à chaque phrase redresse un peu le menton, tantôt pour séduire, fût-ce avec maladresse, tantôt pour annoncer un coup imminent. Cette prose, mêlant limpidité et viscéralisme, bascule souvent dans une dimension quasi hallucinatoire. Sous ses allures maîtrisées, elle est en fait toujours du côté du dérèglement et de la pulsion qui couvent. On prêterait volontiers au narrateur les traits d’un écorché tel que Patrick Dewaere ; on pourrait lire cette longue confidence avec en fond sonore Ian Curtis psalmodiant en boucle Love will tear us apart again.
La question centrale de ce roman percutant n’est cependant pas la violence physique entre deux êtres qui avaient, au départ, tout en main et dans le cœur pour filer des jours parfaits, mais l’installation presque fatale du malaise entre les deux éléments du binôme amoureux, dont les vies partent en vrille. Malaise avec soi et entre soi, vis-à-vis des autres, mais davantage encore, avec les mots. Alors qu’ils sont banals, insipides en certains contextes, parfois, ils revêtent « un costume de fureur ». Sous leur apparence nouvelle, un tragique vide de sens, à combler avec autre chose, qui est souvent le pire.
On se retrouve alors à contempler les débris dérisoires du globe-terrestre qu’on vient de fracasser, alors que c’était le monde qu’on aurait voulu changer. On vise la tête de l’autre, parce qu’on n’arrive plus à retrouver la sienne. On sait qu’on fait erreur, bien sûr – mais sans erreur, y aurait-il de roman si dur, si juste, si pur, que Baisse ton sourire ? »
Le Carnet et les instants Frédéric Saenen
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« C’est un livre sombre, violent, mais écrit avec un style absolument extraordinaire. On suit la descente aux enfers d’un couple, vu par les yeux d’un homme qui va s’avérer violent. Mais la manière dont tout ça est écrit, dont la mécanique de l’installation progressive de la violence est décrite, c’est vraiment extrêmement intelligent, et surtout, c’est une écriture qui est singulière, charnelle, drôle, sombre. Il y a un imaginaire lexical et à la fois de situations. C’est un livre qu’on n’oublie pas, qu’on ne lâche pas, qu’on lit d’une traite et presque sur une seule respiration. Un livre absolument fou. »
Thomas Gunzig écrivain juré du prix Rossel 2023
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« D’une violence l’autre…
Que menace le sourire des femmes chez certains hommes ? Que vient défier un sourire au point d’exiger qu’il disparaisse ? Les réponses me viennent par dizaines et chacune d’elles m’insurge. Dans ce livre, tous les sourires sont amenés à disparaître des visages comme une longue crispation en grimace, un chemin vers la laideur. Une défiguration donc. Celle, lente et terrible, d’un jeune couple dont l’histoire est narrée par celui qui a frappé à mort celle qu’il aimait. Avec Baisse ton sourire, troisième roman de Christophe Levaux, paru aux éditions do en janvier dernier, nous lisons un récit de violence conjugale, orchestré par une narration houleuse, cynique et intelligente. Lire la suite »
Zoé Théval Diacritik
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« Baisse ton sourire est un livre qui marque, dont on se souvient. C’est la vie dans ce qu’elle peut avoir de plus beau (l’amour, la passion), de plus cruel (les coups, les gifles), de plus mystérieux. (…) Baisse ton sourire est un livre sur la laideur qui emporte tout, qui s’incarne dans une violence endémique, seule réponse au quotidien morose. Et pourtant, pourtant, la plume de Christophe Levaux ne cesse de tendre vers plus de lumière, plus de sourires levés, la main sur le coeur, dans les choeurs de supporter. Un livre marquant, une évidence. » → lire l’intégralité de la chronique
L’Espadon blog de chroniques littéraires
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« Christophe Levaux est un auteur non seulement talentueux, mais très courageux. Son regard ne dévie pas. J’avais raison de craindre cette lecture ; je ne sais pas comment j’ai tenu le choc, mais ça valait le coup.»
Simon Baril écrivain
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https://podcasts.lesoir.be/main/pub/podcast/372308
Bouche à oreille. Pourquoi faut-il lire Baisse ton sourire, par Jean-Claude Vantroyen, critique littéraire au quotidien Le Soir, Bruxelles
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Crève douceur.
« Avec Baisse ton sourire, finaliste du prix Rossel 2023, on s’immisce dans les pensées d’un homme d’une sensibilité et d’une poésie qui détonnent face à un comportement de plus en plus violent envers « l’amour de sa vie ». De sa plume virtuose, Christophe Levaux démontre que rien ne peut justifier des abus conjugaux. » Lire l’article
karoo.me
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« Lecture intense que celle de Baisse ton sourire de Christophe Levaux, tout à fait à l’image, du reste, du catalogue des éditions do. Le genre de lecture dont on met du temps à se remettre puisque Baisse ton sourire fait le récit d’une vie creusée dès l’enfance par la solitude et le spectre de la violence, une vie illuminée miraculeusement par une rencontre amoureuse dont l’incandescence ne durera qu’un temps, avant le retour d’une violence nourrie par le dégoût de soi, bile noire qui reflue irrémédiablement, d’une fureur dirigée désormais vers l’autre, celle qui accompagne les jours du narrateur, avec toujours plus de haine.
La langue de Christophe Levaux est contondante. Réellement. L’auteur parvient à produire un fil d’écriture extrêmement vif et abrasif par la tension grandissante du récit qui s’enfle de violence et la fermeture progressive de toutes les perspectives possibles. La misère sociale et le repli psychologique ferment toutes les portes, et l’écriture, sans s’y complaire ni y chercher d’excuse, enterre les échappatoires. Elle parcourt la souffrance et la violence des deux côtés du courant électrique, elle est analytique et psychanalytique, sociale, empathique et dans le même temps capable de fureur. Les phrases elles aussi, à l’image des pensées et actes du narrateur, enflent, débordent, reviennent à leur place mieux que jamais, s’adoucissent comme un décor de carton-pâte… pour toujours se réarmer plus fort, jusqu’à la nausée.
Un texte éprouvant, certes, mais dont on sort différent, un peu esquinté mais bel et bien vivant, et surtout pensant. »
Librairie Myriagone Angers
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« Uppercut. Penser c’est un livre dérangeant. Puis se dire que c’est réducteur. Un livre nécessaire. Galvaudé. La lente mécanique, insidieuse et fatale, qui mène un homme — attachant, surprenant mais le lecteur le pense — à frapper sa compagne, brillamment décomposée, comme dessinée de l’esquisse crayonnée au fusain, revenir et affiner les contours choisir les couleurs les assembler les poser là, tableau terrifiant de réalisme. Vertigineuse lecture.
margoorite 
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« Dire que ce roman m’a fichu une sacrée claque pourrait apparaître comme un mauvais jeu de mots au vu du contexte du roman. Mais c’est pourtant tellement vrai ! Baisse ton sourire traite d’un sujet des plus sensibles : la violence conjugale, violence vue à travers le prisme du bourreau et non celui de la victime.
Au début, l’histoire d’amour aurait pu être belle. Puis le malaise s’est installé, les non-dits, la colère… et l’histoire tourne au drame.
Un roman tout aussi percutant que dérangeant, qui emmène le lecteur dans une course folle de l’embrasement vers l’anéantissement. »
Céline Librairie L’une et l’autre St-Étienne
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« … un roman bouleversant et salutaire, dur au mal et vertigineux, songeur et dévastateur. »
Hugues Librairie Charybde Paris → lire la chronique
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« Je ne sais pas bien ce qui en 2023 pousse un gars, diplômé blanc cisgenre hétéro de plus de quarante ans, plutôt sain d’esprit et doué d’un goût certain pour le paisible bonheur domestique, à se coltiner littérairement un sujet comme la violence conjugale. Il faut aimer le risque. Un sujet ardu comme ça, pentu, plein de pièges et de crevasses, avec toutes les occasions de manquer d’oxygène… À l’attaquer, de plus, par la face nord : dans la tête et dans la voix de l’homme violent — violent jusqu’à l’extrême. Un sujet comme ça, avec cette position narrative, ça demande une sacrée maîtrise.
L’époque ne fait pas toujours dans la nuance et préfère la littérature qui choisit ostensiblement le bon côté de l’histoire. Le biais de croire que tout texte en je est un témoignage ou que tout roman est une autobiographie est aujourd’hui automatisé par des années de dévoilement de soi sur les réseaux sociaux. Nos cerveaux semblent désormais seulement capables d’osciller entre des pôles bien distincts, « justifier et soutenir » vs « condamner et punir ». Le « comprendre et ne pas juger » cher à Simenon n’occupe plus dans nos têtes qu’un réduit poussiéreux, dans le meilleur des cas. On espère en revanche que la littérature peut avoir encore quelquefois pour fonction d’observer un processus humain, de décrire un enchaînement psychologique qui possède sa propre logique, fût-elle perverse, malsaine, dangereuse. Indéfendable, même, évidemment — comme faire de sa victime la responsable de sa violence. Sans chercher à justifier ni à défendre. Mais observer et décrire ce processus parce qu’il est pleinement humain jusque dans l’horreur qu’il nous inspire, et qu’il fait donc partie de nous (en tant qu’espèce, en tant que société, en tant qu’individu).
Christophe Levaux a écrit un texte extraordinaire de maîtrise et de précision. Brutal, étouffant, douloureux. On ne le lit pas sans angoisse ni malaise. On ne le lit pas sans terreur. La violence s’insinue lentement dans la langue elle-même (ce n’est pas la moindre des réussites). On observe un processus psychologique qui nous fait froid dans le dos et nous oblige, au même instant, à interroger notre propre rapport à la violence, en commençant par la colère — la plus bête, la plus inconséquente, croit-on, des colères.
C’est une lecture dont on sort abasourdi. »
Philippe Marczewski écrivain
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« Baisse ton sourire, titre déjà lourd de sens, est le livre le plus éprouvant que nous avons lu ces dernières années. On en sort complètement lessivés. Christophe Levaux réussit à nous faire adopter, sans jamais le justifier, ni le défendre, le point de vue d’un homme violent. Que se passe t-il dans sa tête malade pour arriver au pire et nous faire croire que la victime est responsable ? Autre question que l’on voit poindre et qui met bien mal à l’aise, parce que plusieurs fois on s’identifie : le couple serait-il un vecteur d’aliénation et non d’émancipation, serait-il le berceau de reproduction de la violence ?
Un grand bravo éditions do d’avoir eu le courage de publier un tel texte. La littérature est là pour ça : nous donner l’occasion d’expérimenter d’autres vies, d’autres psychologies fussent-elles condamnables.
Ce que Philippe Marczewski en a dit est d’une extrême justesse. »
Librairie Le Monte en l’air Paris 20e
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Flora Moricet Le Matricule des anges
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« Je viens de finir ce roman, après une pause de quelques jours pour trouver la force d’aborder les ultimes chapitres. Je voulais dire quelque chose dessus, parce que ça s’annonce comme une de mes lectures les plus marquantes de 2023, pour sûr. Et puis je me suis rappelé que Philippe Marczewski avait écrit dessus, et que j’avais évité de lire ce qu’il en disait, pour ne pas me laisser influencer. J’ai donc finalement été voir son profil pour voir son avis, et il dit bien mieux que je n’aurais pu le dire ce que je pense de ce roman. Donc voilà, les mots de Philippe plutôt qu’une mauvaise redite, et lisez ce texte c’est, sans aucun doute, un grand texte. »
Julien Delorme lecteur (aussi)
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« Une lecture étonnante, très… surtout vu l’endroit où amène l’étonnement né dès les premières pages… le décalage qui grandit au fil des pages, aussi. Une histoire ordinaire ou sordide, on ne sait plus, car on sait désormais ce que les illusions valent… Rien. Et on suit un être à la vie creusée dès l’enfance par la solitude, dans laquelle on pressent de la violence. Même si une rencontre nourrit un espoir fou. (…)
Un retour de violence nourrie par le dégoût de soi, de bile noire qui flue et reflue quoiqu’on espère, et la rage de moins en moins contenue se dirigera peut-être désormais vers l’autre, devenue malgré elle la compagne du narrateur. Décortiquer le processus dégressif, régressif, désespéré, désespérant de celui qu’on lit, tout voir s’envenimer, se remplir de colère et de bile, d’aigreur, de jalousie aussi, être pris par ce tourbillon vers le bas. Et la fin, ce vortex ouvert de ce qu’on appelle conscience de la laideur, de la violence, de la détestation de soi qui gangrène tout…
Et si lire tout ça ouvrait l’esprit pour que ça n’arrive pas ?
Car l’auteur a une plume analytique mais délicate pour cette lucidité pure, ce roman est touchant pour cela, il tire malgré tout vers la lumière, même s’il traite d’un sujet des plus sensibles : la violence conjugale, violence vue à travers le prisme du bourreau et non celui de la victime.
Écrire pour éclairer, abasourdir pour aider à mieux penser ?! Oui, il y a de ça. »
Librairie Les Vinzelles Volvic
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 Focus Vif Belgique
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« Le sujet était périlleux… et c’est une véritable réussite. »
Hugues Bodart Librairie Filigranes Bruxelles
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« Celui qui nous raconte cette histoire, c’est lui. Et Christophe Levaux tisse son récit — entre présent et flash-backs — pour ne jamais nous le rendre sympathique ni éprouver la moindre compassion. Bien que très critique du modèle familial, il n’a rien su faire d’autre que de le reproduire en pire. Ce qu’il retient, c’est que Sophie le rend laid, tout comme dans le couple parental, son père endossait le « mauvais rôle » pour permettre à sa mère, sa posture de pieuse victime. Excuse éculée. Le choix de la narration au travers ses pensées permet de comprendre ce qui se passe quand il perd tout contrôle. Et c’est moche, comme quoi comprendre n’est pas excuser. Baisse ton sourire est un roman remarquablement écrit, âpre et singulier sur l’amour, la haine et la violence. »
lit_e_rature
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« Avec beaucoup de pudeur mais aussi un humour particulièrement roboratif, enfin au début de l’histoire, Christophe Levaux fait mal, montrant les affres du malheur, l’incompréhension, les rêves brisés, le sentiment de vacuité de l’existence, les blessures de l’enfance non cicatrisées et surtout le tableau affligeant de sa propre misère que renvoie le regard de l’être aimé. Christophe Levaux ne cherche pas à expliquer les violences conjugales mais donne des pistes pour approcher peut-être l’origine de cette colère, de cette haine et de la violence qu’elle entraîne malheureusement, hélas à la mesure du gouffre où on est tombé.
Histoire au sujet très malaisant, Baisse ton sourire au titre assassin et au traitement juste, pudique, du malheur d’un couple vaut vraiment un détour certes périlleux.
Clete Nyctalopes → lire la chronique
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« Baisse ton sourire est un livre qui remue les entrailles. Christophe Levaux a, depuis ses débuts dans la « scène littéraire », le don de croquer la classe moyenne qui se morfond et, s’il le faisait avec humour dans ses précédents romans, nous nous retrouvons ici dans un abîme de laideur pitoyable où l’amour n’existe plus ou n’arrive plus à exister. L’incompréhension de l’autre et la solitude sont partout tout le temps faites chair. Christophe Levaux contient ce texte de bout en bout et nous donne à réfléchir, nous terrifie tous, lecteurs, dans notre humanité vacillante façonnée par les structures sociales qu’il s’agit de déconstruire et de refonder. »
Adrien Duchesne Librairie Point Virgule Namur → lire la chronique
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Alain Nicolas L’Humanité
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« Il y a ce roman, assurément l’une de mes lectures les plus marquantes de ce début d’année. C’est pas toujours évident de trouver les mots, de dérouler la bobine instantanément quand il y a ce truc particulier qui vous ballote sévèrement. Ce roman là c’est un peu ça, ça commence dans les travées populaires et fiévreuse d’un stade de foot, l’image d’une idole qui dérape, un instant comme un boulet rouge dans la tête d’un gamin qui grandit. Tout y est contenu. Littéralement viscéral, brulant de mondes enfouis qui débordent et nous emportent, qui nous façonnent comme ils nous rongent, Baisse ton sourire gravite sur une ligne à haute tension, nuancée, magnifique de sensibilité écorchée, de tendresse après laquelle on court et qu’on ravale comme une enfance éraflée qu’on recrache.
À la première personne, à demi-mots, dans les gestes et les silences, la puissance et l’épaisseur d’une langue jaillit de l’intérieur, des paysages de l’enfance comme des horizons flottants qu’on imagine à deux, Christophe Levaux sonde la violence qui s’immisce en nous, les désirs boursouflés d’échos et l’impossible histoire d’un amour qu’on égratigne.
Un texte intense et beau, déchirant de cheminements,
Un texte de lisières, intimes, sociales, jalonné de contrastes dont l’on ressort la gorge nouée, de maitrise, de psychologies cognées de traverses sociologiques, de cette mosaïque abrasive et cabochée qui nous éclatent à la gueule, tranchante et terriblement touchante.
Une petite claque, ce roman. » (Si l’on peut dire. Note de l’éditeur.)
Mat Lartaud Librairie Decitre Grenoble
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Nikola Delescluse Paludes Radio Campus Lille
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