La Colonie migratoire | Alain Julien Rudefoucauld

ALAIN JULIEN RUDEFOUCAULD
La Colonie migratoire
112 pages / 14,50 € / Format 13 x 20 cm / ISBN 979-10-95434-50-4
Parution le 10 février 2024
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〈 Le livre 〉
« À l’aube d’un matin de plein soleil, suite à la désertification qui semait la désolation, les premiers survivants furent cantonnés au plus pressé pour être déplacés par convois entiers. Une semaine plus tard Eisenover, qui était né libre, fut embarqué à l’aube avec ses compagnons. C’était là sa troisième déportation. »
Récit métaphorique sur la ségrégation, le totalitarisme et l’insoumission, cette fable morale décrit la servitude imposée à un peuple pour le plaisir d’un autre. Sous la discipline impitoyable de Capitaines, des détenus soumis à l’autorité de Sentinelles et de Surveillants tentent de survivre dans les Limites d’un Camp.
Après plusieurs tentatives, un seul prisonnier réussira cependant à s’échapper, mais pour quel destin ?
La Colonie migratoire est un récit d’une subtile ambiguïté en même temps que d’une implacable lucidité dramaturgique magnifiée par le style et la langue de Rudefoucauld. Une surprenante leçon de littérature.
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〈 Extrait 〉
« Sur l’immense territoire qui lui était dévolu, le peuple interné se voyait libre de circuler à sa guise. Les seuls repères que chacun possédait à l’arrivée étaient les frontières verticales qu’il devinait au loin sans autre précision première que leur présence et les quadrillages à la chaux qui parcouraient le sol.
Ceux qui étaient les plus proches de ces frontières remarquèrent tout de suite la présence de gardes à l’extérieur du camp, comme à l’intérieur. Tous apprendraient qu’on devait nommer les premiers Sentinelles, les seconds Surveillants, ce avec la déférence des soumis. Les Sentinelles et les Surveillants devaient être aussi considérés avec le plus grand respect sous peine de mort. Ils arboraient sur leur uniforme un grand S qui barrait leur poitrine. Personne ne pouvait s’y tromper. On s’inclinait quand l’un d’eux passait. L’on s’adressait à eux par leur fonction élevée au rang d’un titre : Sentinelle ou Surveillant. Il en serait de même pour tout responsable supérieur du camp, s’il l’on venait à le rencontrer. »
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