« À l’aube d’un matin de plein soleil, suite à la désertification qui semait la désolation, les premiers survivants furent cantonnés au plus pressé pour être déplacés par convois entiers. Une semaine plus tard Eisenover, qui était né libre, fut embarqué à l’aube avec ses compagnons. C’était là sa troisième déportation. »
〈 Extrait 〉
« Sur l’immense territoire qui lui était dévolu, le peuple interné se voyait libre de circuler à sa guise. Les seuls repères que chacun possédait à l’arrivée étaient les frontières verticales qu’il devinait au loin sans autre précision première que leur présence et les quadrillages à la chaux qui parcouraient le sol.
Ceux qui étaient les plus proches de ces frontières remarquèrent tout de suite la présence de gardes à l’extérieur du camp, comme à l’intérieur. Tous apprendraient qu’on devait nommer les premiers Sentinelles, les seconds Surveillants, ce avec la déférence des soumis. Les Sentinelles et les Surveillants devaient être aussi considérés avec le plus grand respect sous peine de mort. Ils arboraient sur leur uniforme un grand S qui barrait leur poitrine. Personne ne pouvait s’y tromper. On s’inclinait quand l’un d’eux passait. L’on s’adressait à eux par leur fonction élevée au rang d’un titre : Sentinelle ou Surveillant. Il en serait de même pour tout responsable supérieur du camp, s’il l’on venait à le rencontrer. »
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